Une nuit en Capsule Hotel
A l’occasion de ma première nuit dans un capsule hotel à Osaka, j’en ai publié une photo sur facebook.
Les premières réactions étaient du genre « quelle horreur!« , « tu vas dormir dans un tupperware blindé longitudinal?? » ou encore « dingue, y avait ça dans mes livres de géographie au collège!« .
Tu penses donc bien que je me suis délecté d’étudier la chose, de profiter de ma (courte) nuit, et bien sûr d’y consacrer un article.
Alors pour pas réinventer la roue, commençons par voir ce que Wikipedia nous dit:
« Les cabines de ces hôtels […] ont une surface moyenne de deux mètres sur un pour une hauteur d’un mètre vingt-cinq et sont souvent équipées d’une télé qui est à peu près la seule activité possible autre que lire ou dormir. Ces capsules sont superposées par groupe de deux et alignées le long d’un couloir. La taille des hôtels est variable et ils peuvent proposer d’une cinquantaine à plus de sept cents capsules. Les bagages sont en principe situés dans un autre endroit que la cabine, par exemple à l’entrée du couloir. »
Très bien, merci, voilà pour les données techniques.
Mais pourquoi ? POURQUOI ??
Mais pourquoi aller dormir dans une capsule alors qu’on peut aller dans un Love Hotel pour 40 ou 50 euros tu te demandes.
Alors les Capsule Hotels (kapusuru hoteru), pour faire simple, c’est destiné aux employés (salarymen) qui picolent trop ou trop tard (ça va de pair en fait souvent) après le bureau, et qui du coup manquent les derniers trains pour rentrer à la maison. (Les derniers trains à Tokyo c’est 23h ou minuit grand maximum).
Donc, tel un hôtel Formule 1 de banlieue, le principe c’est d’avoir un endroit cheap pour dormir et être opérationnel pour retourner au bureau directement le lendemain matin.
Caspule Hotel, mode d’emploi
Après avoir marché 10 minutes depuis la gare Umeda d’Osaka, j’arrive devant l’hotel.
Je monte les escaliers, pousse la porte, puis, avant toute chose, range mes chaussures dans le casier à l’entrée.
Je m’exécute, et vais (en chaussettes) à la réception. Le sol est en moquette.
Je demande une chambre; enfin une capsule quoi.
On paye d’avance dans un hotel capsule. La chambre nuit me revient (de mémoire) à 2700 yens, soit un peu plus de 20 euros.
Le réceptionniste m’indique la capsule 76 et m’explique que le onsen est fermé à cette heure-ci. J’ai pas dû avoir l’air de tout comprendre, du coup son acolyte m’emmène jusqu’à ma capsule.
Je le suis. Après avoir passé l’entrée, une salle TV avec des fauteuils (fumeur), on pousse une sorte de grosse porte anti-feu et on se retrouve dans la zone des capsules.
On me présente alors à ma capsule:
Attends, je recule un peu pour qu’on voie mieux:
Alors après avoir posé mes affaires (un peu dans la capsule, la grosse valise dehors – rentrait pas dans les casiers), je me suis empressé d’aller visiter les lieux. Donc pour les photos détaillées du cocon, tu patientes un peu stp.
Je sors donc de la capsule zone, pour retourner dans les zones communes. C’est presque un labyrinthe, je ressors par une sortie que je ne connaissais pas. Le mec de la réception m’indique que la salle TV, le wi-fi et les salles de bain sont à l’étage.
Je monte donc, et découvre la salle TV:
Je mentionne au passage que certains passent la nuit ici plutôt que dans leur capsule. Claustro?
Je me dirige vers la grande salle de bain, mais suis arrêté par un curieux distributeur.
Celui-ci vous fournira cravates, sous-vêtements, chemises.
Juste à côté, ce sont des rasoirs, brosses à dents et brosses à cheveux qui sont mises à disposition, dans un appareil à stériliser s’il vous plait.
Je me rends compte que je n’ai pas de photos de la salle de bain. Ben on va imaginer alors.
C’est très spacieux, des séries de grands lavabos brillants, de grands miroirs. Et au fond, les douches, en « cabines » individuelles.
Après avoir fait le onsen, tu peux confirmer que les japonais adorent se ballader à poil entre eux.
Je passe alors plusieurs heures avec mon MacBook et l’appareil photo pour récupérer les souvenirs de la journée (le sublime diner chez les Japonais). Il y a effectivement une super connexion wifi, qui marche bien. Comme je suis encore jetlaggé, je décide d’aller m’encapsuler me coucher vers 4h du mat’.
L’intérieur de la capsule
Je retourne donc dans la capsule room, faire connaissance avec ma capsule 76.
Je rentre, en utilisant les échelons.
Fatch c’est pas grand. Enfin c’est pas si petit non plus une fois que tu as en tête que tu vas dormir dans une capsule.
Tu remarques au fond en haut 3 « trucs » ronds.
Le 1er c’est la lumière, les 2 autres c’est l’aération. Y a une grosse arrivée d’air, mais c’est pas génant, ça souffle vers le haut.
Je me rends alors compte que mine de rien, j’ai une capsule chouette: à défaut de vue mer, je n’ai pas de vis-à-vis.
Comme tu le vois sur la photo précédente, il y a une sorte de rideau pour fermer la capsule.
Je pense qu’on voie que c’est un rideau en tissu/bois, dur à décrire…mais une chose est sure, c’est aussi isolant qu’une feuille de nori. Donc quand tu fermes tu as une pseudo intimité quoi. Enfin on te voit pas mais on t’entend. Ronfler surtout.
Je referme donc le rideau.
Pour la suite je vois pas trop grand chose à ajouter, donc je te laisse regarder les photos:
Voilà voilà.
Allez au lit pour de bon. Il était quand même 4h passées, fallait être en forme au matin pour les 2 jours à Kinosaki Onsen dans le ryokan traditionnel.
Le bonus de cet article c’est le clip de l’excellent « Read my Mind » des Killers, ou les dernières séquences mettent en scène un hotel capsule.
T’es le meilleur Phil ! un bon vrai geek comme on les aime… Sans rire, j’aurai bien kiffe me faire un trip comme ça au Japon …
Yes le Jeff! Can’t wait for the next all-in!
Superbe article, et super blog que je découvre ! C’est intéressant de voir que ces capsules n’existent pas que dans les livres de William Gibson, mais vraiment en réalité ! Une expérience a vivre alors, si on n’est pas claustrophobe !
Merci Jérémy!
Pas du tout au courant des livres de William Gibson, je vais y jeter un oeil.
Si cela se généralise, nos chambres d’hôtel actuelles, ou pire nos maisons individuelles, s’apparenteront, aux yeux de nos petits-petits-enfants, à un luxe presque honteux : le luxe de l’espace, d’avoir 5 ou 6 pièces rien que pour nous et notre famille.
A quand dans paris ?